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DES AFFINITÉS LA POÉSIE ET DE L'INDUSTRIE DANS L'ANTIQUITÉ GRECQUE. Discours do réception prononcé à la séance publique do l'Académie des Sciences, Belles - Lettres et Arts de Lyon, le 15 février 18S9, PAR M. J. TISSEUR. MESSIEURS, L'industrie a, de notre temps, obtenu de beaux triomphes ; une haute fortune lui est échue ; mais, comme a toutes les puissances de date récente, les dures paroles ne lui ont pas été ménagées. On lui a demandé si elle ne serait pas, atout prendre, une force purement matérielle et par conséquent plus a redouter qu'a louer. Son origine et son but lui ont été également reprochés. Née pour satisfaire nos appétits les plus infimes, a-t-on dit, elle n'a rien de commun avec l'idéal, elle exprime l'utile, et quand l'utile monte c'est que le beau baisse. Il se peut, ce qui est contestable, qu'elle ait accru le bien-être des nations ; mais les nations ne vivent pas de pain seulement, et elle est incapable de leur donner autre chose, si encore elle leur en procure. Une fois entré dans cette voie , il était logique de con- clure a l'antagonisme essentiel de la poésie et de l'industrie. On n'y a pas manqué. On les a opposées l'une à l'autre comme deux termes s'excluant fatalement, comme deux contradictions irréconciliables. A combien plus forte raison s'est-on raillé de la prétention de l'industrie a être de quel- que secours h la poésie. Supposer un seul instant que celle-ci