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UMAGE ET VIZILLE, 527
circuit tracé par la nature, semble se tenir à dislance de ce
respectable manoir. Bientôt l'établissement des bains montre
aussi ses édifices modernes construits avec le luxe de notre
époque et les exigences de notre civilisation ; l'étroite vallée
tjue nous venons de parcourir s'élargit tout-à -coup pour
nous présenter ces maisons, ces pavillons, ces magnifiques
hôtels, dignes émules de ceux que l'on admire dans nos
cités.
On s'écarte de la route de Vizille, devant une élégante
fontaine placée au pied d'un bois qui couvre la montagne
située au couchant et, en tournant dans la direction du
château, l'on entre dans la vaste cour de l'établissement,
où les voitures peuvent librement circuler. De chaque côté
un hôtel construit dans de belles proportions symétriques
offre des logements convenables; en face de la fontaine, où
une onde toujours limpide s'échappe de l'urne antique d'une
nymphe mollement couchée sur des roseaux, on aperçoit en
entrant l'édifice des bains empreint d'un air de vétusté qui
contraste avec les autres constructions modernes. Sa ché
live apparence suffit pour annoncer que la commença l'éta-
blissement et rappelle que longtemps avant notre époque,
où de somptueux hôtels peuvent recueillir les nombreux visi
teurs qui y affluent, il y avait une simple et modeste maison,
suffisant au logement du petit nombre de malades qui ve-
naient demander à ces eaux une guérison vivement désirée.
De nos jours il n'en est plus ainsi ; chaque année une foule
qui va toujours croissant vient chercher le plaisir et la
santé dans cette vallée autrefois peu connue, peu explorée ;
les uns, heureux de respirer l'air pur et sain d'un climat
régénérateur, s'astreignent a un régime hygiénique, suivant
les sages prescriptions de leurs médecins, les autres, avides
de visiter les beautés naturelles de cette contrée, se hâtent
de prendre la pique ferrée du touriste et de gravir les mon