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528 URUGE ET VIZILLE. tagnes dont les cîmes nuageuses semblent délier leur juvénile ardeur et dont la hauteur met quelquefois leur témérité a de rudes épreuves. Ce qui contribue beaucoup à augmenter chaque saison ie nombre des visiteurs, c'est qu'on y trouve réunies toutes les commodités que l'on pourrait désirer dans une ville. Son voisinage de Grenoble permet de s'y rendre en moins d'une heure et demie par de petites dili- gences qui font continuellement ce service; des cafés, des restaurants, un cercle même où, le dimanche surtout, se réunit une société élégante, semblent vouloir transformer ces lieux, où il y a un demi-siècle à peine s'élevaient quel- ques chaumières isolées. Ce sont bien toujours de majes- tueuses montagnes étalant leur verdoyante parure, de vastes forêts couvertes de pins et de mélèzes, c'est bien toujours un air agréable qui embaume ces vallées ; mais la civilisa- tion a pénétré dans cette contrée naguère sauvage; de belles allées d'arbres ont remplacé les bois, les taillis cou- verts d'épines; de superbes jardins, les prairies incultes; des parterres de fleurs ornés de plantes exotiques , la clé- matite et le lierre sauvage ; de gracieuses promenades do- minent maintenant les pénibles sentiers tracés par les gé- nérations passées. Une foule élégante et variée anime ce paysage; les touristes envahissent ces montagnes et leurs bandes nombreuses sillonnent en tous sens ces coteaux; de joyeuses fanfares aiment à faire retentir leurs échos multipliés dans ces délicieux vallons et la lyre enchante de ses sons harmonieux ce charmant séjour où régnait jadis le silence de la solitude. Derrière le château d'Uriage et au fond d'un ravin qui sépare la colline sur laquelle il est situé d'une haute mon tagne placée au levant, on trouve a peu de distance de rétablissement deux sources d'eaux minérales froides, l'une sulfureuse et l'autre ferrugineuse, mentionnées en 1786 par