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LA TURQUIE ET LES PUISSANCES OCCIDENTALES AU COMMENCEMENT DU XVI« SIÈCLE. Les Turcs étaient au XVIe siècle l'effroi de l'Europe , et. cet effroi était justifié par la succession rapide de leurs cou quêtes. On avait vu Sélim s'emparer de la Mésopotamie et de l'Egypte. Soliman inaugura son règne parla prise de Belgrade et par celle do Rhodes, les deux places devant lesquelles s'était arrêtée la fortune de Mahomet II. La Hongrie et l'Italie furent alors en danger. On craignit surtout que les Ottomans ne devinssent une grande puissance maritime, lorsqu'ils as- pirèrent à la suzeraineté des états barbaresques qui régnaient dans la Méditerranée par la piraterie. L'Europe centrale put se croire menacée du sort qu'avait éprouvé l'empire grec au siècle précédent. Pour mieux comprendre cet effroi, il faut songer qu'une invasion turque n'était rien moins que l'apparition de la bar- barie avec la destruction , la ruine et tous les maux qui en sont la suite inévitable. Les esprits se reportaient aux plus mauvais souvenirs de ce passé, éloigné déjà , où l'Europe se voyait périodiquement livrée à des hordes sauvages. L'épou- vante était d'autant plus forte qu'on n'espérait guère conjurer le péril. Ce péril était irrésistible. Aucune nation, aucun état