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ADORATION AU PIED DES ALPES. Alpes aux fronts blanchis, premiers témoins des choses, Autel de la nature au sortir du cahos, Assis sur vos sommets, j'offre au Seigneur ces roses Que le glacier surpris voit germer de ses flots ! Temple immense des monts, gigantesque cortége7 Porté sur vos piliers, le ciel même grandit, Dieu s'y montre plus haut : vos flèches de granit Suspendent devant lui vos longs voiles de neige. Ces cascades, aux flancs de vos gorges brisées, C'est l'orgue solennel, accompagné souvent Du roulis des sapins, du souffle aigu du vent Qui soulève leurs flots d'écumes irisées. Sur cette sourde basse éclate en bonds fougueux, L'avalanche, creusant sa route dans la pierre : L'Eternel montre ici qu'il est grand comme aux cieux, Puisque, comme les cieux, vous avez le tonnerre. Juin 1856. 3(