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442                 M: DOCTEUR JEA>i FAUST,


                              VIII.
      FAUST PASSE EN REVUE LES SEPT PRUVCES OE LËJVFËR.

    Un soir, Fausl inquiet et triste contre son habitude, se
promenait dans la forêt de Mangall où le hazard l'avait
conduit. Un secret sentiment d'effroi l'avait jusqu'alors empê-
ché de se diriger de nouveau vers ces lieux où il avait évoqué
le démon et réclamé son assistance. C'était donc la première
fois qu'il se retrouvait sous l'ombre épaisse des bois témoins de
celte affreuse évocation et de l'horrible entrevue qui s'en
suivit. Au lieu de retourner sur ses pas, il continua à s'avancer
dans la forêt, vaincu par cette espèce de charme vertigineux
de la peur qui parfois entraîne invinciblement l'homme
fasciné vers l'objet de son épouvante.
   Malgré les dissipations et l'enivrement des plaisirs, Faust
n'était pas sans éprouver par intervalles d'assez fortes appré-
hensions sur son sort futur. Quand il lui arrivait de réfléchir,
il s'apercevait que le temps marchait d'un pas rapide; et le
joyeux emploi qu'il en faisait en hâtait singulièrement le
cours. Le terme approchait ; déjà, il ne lui restait plus que
peu d'années à vivre.
   Pendant que ces sombres pensées occupaient son esprit, la
nuit s'était faite et il se trouva, sans s'en douter, sur la limite
delà clairière couverte de gazon, où jadis les esprits infernaux
s'étaient rendus à son appel. Comme alors, la lune éclairait
en plein la prairie, les oiseaux chantaient, et de doux frémisse-
ments animaient la forêt. Seul, Faust ne prenait aucune
part à cette quiétude et à cette intime joie de la nature.
   « Calme des bois, se disait-il en lui-même, murmures du
feuillage, chansons des rossignols, vous m'êtes odieux.
Comment se fait-il que vous ne m'ayez pas reconnu et que
ma présence n'ait point troublé votre paix ni fait cesser vos