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302 ESSAI SUR L'HISTOIRE dre III et Honoré 111 vinssent rappeler à leurs exercices mo- nastiques ces trop ardents disciples d'Hippocrate (1). Toutes les sciences étaient concentrées dans le clergé : il resta longtemps le dépositaire et le dispensateur des lumiè- res ; les médecins du moyen âge étaient clercs ; jusque vers le milieu du XVe siècle il leur était défendu de se marier ; on craignait que des soins étrangers ne détournassent leur esprit d'une profession qu'on regardait comme une espèce de sacerdoce ; on voulait aussi que l'état ecclésiastique ouvrît aux professeurs le chemin des bénéfices et des premières dignités de l'église, ainsi que le rectorat dans les universités. Ce ne fut qu'en 1452 que le cardinal d'Estouville ou d'Étoute- ville apporta en France une bulle qui affranchit les méde- cins (2) du célibat. (Broeckx, ffisl. de la médecine belge, 1837, p. 239.) 1399, Jean Lecomte, chanoine d'Avranchcs, professeur à l'Ecole Je chirurgie ; 1511 ; Mort de Robert Morillon , chanoine de Paris , chirurgien du roi ; 1533 , Mort de Gilles Desmoulins , chanoine de Paris , agrégé au collège de chirurgie ; (Voyez Index funereus dans Recherches suf l'origine de la chirurgie. ) (i) « L'attrait qu'offroil l'art de guérir porta dans les cloîtres mêmes un empressement qu'il fallut modérer : les clercs et les religieux acoouroient de toutes parts ; l'émulation fut si vive qu'elle causa une espèce de désertion dans les monastères : il fallut qu'un concile rappelât à leurs exercices ces singuliers sectateurs d'Hippocrate. » ( Recherches sur l'origine de la chi- rurgie , p. 11.) Ce fut l'objet d'une prohibition formelle du concile de Tours en 1163, qui fut renouvelée par le pape Honoré III : « Contra reli- « giosos de claustro exeuntes ad audiendum leges vel physicam AlexanderlH « prœdecessor noster olim statuit in concilio Turonensi. » (i) « Durant tout le temps que la médecine a élé si unie à l'Eglise, « les physiciens {médecins) n'ont pas troublé la chirurgie; mais depuis « que le cardinal d'Etouteville leur eut donné des femmes au lieu de béné- « lices , leur ambition se réveilla, elle poursuivit les chirurgiens sans « relâche ; elle retarda par des disputes opiniâtres la perfection de leur « iu'(. si ( Recherches sur l'origine de lu chirurgie . p. 87.)