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                       DE LA CHIRURGIE A LYON.                             295

 faits et a sa féconde initiative (1). L'école lyonnaise l'ut au
 nombre des plus célèbres, et mérita à notre cité le titre glo-
 rieux de mère nourrice de la philosophie.
    Le capitulaire donné a Thionville, en 805 , ajouta l'étude
 de la médecine à celles qui composaient le quadrivium. On
 faisait étudier de bonne heure les jeunes gens qu'on desti-
 nait à cette profession. Lyon obtint, successivement des pa
 pes et des rois de France, divers privilèges pour ses écoles
 et ses docteurs.
    Charlemagne avait choisi pour bibliothécaire Leidrade,
archevêque de Lyon, qui contribua beaucoup au mouvement
intellectuel de l'époque : il fut secondé par le prêtre Florus,
un des hommes les plus lettrés de ce siècle, et par son suc-
 cesseur Agobard, esprit supérieur, qui fit servir la religion
a combattre les préjugés et les superstitions populaires (2).
    Mais le règne brillant de Charlemagne fut comme un éclair
entre deux nuits profondes : ce grand homme ne fut pas
remplacé ; et lorsqu'il mourut, l'œuvre gigantesque qu'avait
créée son génie ne put ni prospérer ni se soutenir. Ses
successeurs ne se trouvèrent point a la hauteur de leur
tâche. La civilisation, un instant ranimée par sa puissante
individualité, fit un pas rétrograde ; l'horison intellectuel se
rétrécit, et les ténèbres du moyen âge se répandirent sur
l'Europe. L'instruction publique fut de plus en plus négligée ;
l'ignorance redevint universelle (3) ; la guerre seule absor-
   (1) « Le neuvième siècle fut pour notre ville une époque de rénovation :
restauration des églises ; réveil des lettres, sinon des sciences et des arts ;
rappel de la civilisation et des mœurs ;... tels sont les caractères de celte
époque. » ( MOXFM.CON , ibid., p. 293.)
   (2) Leidrade fut nommé archevêque de Lyon en 798, et mourut en 8fti ;
il fut remplacé par Agobard , auquel Amalou succéda en 841. — Le prêtre
Florus, né à Lyon vers 779 , mourut en 850. Littérateur et poète , il l'ut
professeur à l'école de la cathédrale.
   (3) « Les ténèbres du moyen âge s'épaississent de plus en plus, et bienlôl