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                   DE GR1M0D DE LA REYNIÈKE.                       249
donc que le mérite de compilateur et de compilateur plus qu'in-
téressé , qui fait de gros volumes avec de petites justifications et
de grandes marges. Il ne paye pas même les collaborateurs
qu'il emploie. Il y a ici un médecin nommé M. Amiou qui a
fourni presque tous les articles de médecine du Dictionnaire
d'agriculture et qui n'a pas touché un sol, quoique l'abbé Rozier
qui s'etoit chargé de le payer ait touché très exactement l'argent
du libraire. Aussi est-il déterminé à poursuivre en justice les
escamoteurs d'articles , et vous pouvez l'en prévenir afin qu'il
y mette ordre. Pour en revenir à l'anglois Young, qui n'est
point l'auteur des Nuits , je suis charmé que vous en ayez été
satisfait. Nous manquons d'un bon ouvrage sur notre patrie et
il ne peut être fait que par un étranger. Le plus estimé jusqu'à
cette heure est la description de la France par Piganiol de La
Force, et encore est il imparfait et à t'il un peu vieilli. Il y a long-
temps que j'avois formé le projet de donner au public une des-
cription raisonnée, physique, topographique et littéraire de la
France. J'ai même parcouru dans cette intention, la Normandie,
la Picardie, l'Artois, la Flandre , le Haynault, le Cambresis,
la Champagne, la Lorraine, l'Alzace , les Trois-évêchés, la
Bourgogne, la Franche-Comté, la Bresse, le Lyonnois, le Dau-
phiné, la Provence , le Languedoc, etc., et j'ai sur toutes ces
provinces une foule de notes prises sur les lieux et dont beau-
coup sont intéressantes. Mais aujourd'hui, outre que le tableau
a changé totalement, il deviendroit impossible d'achever cet
ouvrage parce que les secours manqueraient de toutes parts.
C'étoit principalement dans les maisons religieuses, les abbayes,
les anciens monastères que l'on pouvoit puiser des connoissan-
 ces utiles à cet égard et que rien à présent ne pourroit remplacer.
 Ces maisons respectables etoient des puits de scavoir et de con-
 noissances. Leurs archives, leurs bibliothèques , toujours ou-
 vertes avec complaisance aux gens de lettres et aux scavants ,
 receloient une foule de documents, de pièces originales et fort
 importantes pour constater l'ancienne existence et les privilèges
 respectifs de chaque province. Ces sources sont maintenant de-
 truites, brûlées, dispersées, on en a fait des auto-dafé, en l'hon-