page suivante »
238 DE L'ÉTUDE, ETC. précieux et des indices propres à répandre la lumière sur les ténèbres qui couvrent encore les coutumes et les usages religieux des peuples des premiers siècles. Cependant quelques antiquaires, animés d'une zèle que j'ose trouver un peu païen, reprochent à l'Église d'avoir fait disparaître les noms anciens de plusieurs lieux, de plusieurs cités, en leur imposant des noms de saints; ainsi Saint- Étienne, Saint-Claude, Saint-Brieux, Saint-Lô et tant d'autres. A cela nous pourrons répondre que ces noms, pour la plus grande partie, ont été donnés à des lieux nouveaux, devant leur origine à quelque église ou ù quelque abbaye, et que lorsque ils ont remplacé quelques noms anciens, ils ne les ont pas remplacés de manière a les faire tomber en oubli, qu'il en est resté quelques vestiges, tantôt dans les surnoms ajoutés au nom du saint, tantôt dans les chartes et les docu- ments écrits. Ainsi on sait encore, par exemple, que Saint- Claude, du Jura, s'appelait Condat, que Saint-Denys, près Paris, s'appelait Catulliacum, que Saint-Galmier, dans nos environs, avait le nom A'J.quœ Segestœ. Mais ce reproche, si on veut le faire a l'Église , on doit le faire avec plus de raison encore à la Rome ancienne qui, dans nos contrées , a fait disparaître les noms gaulois de plusieurs de nos villes, en leur substituant ceux, si communs, de Cesarea, d'Jugusla, et même notre cité de Lyon n'a-t-elle pas clé exposée à perdre son nom ancien et vénérable de Lugdunum, à la capricieuse volonté d'un empereur né dans son sein et qui voulait qu'elle fût nommée , d'après lui, Colonia Copia Claudia Angmia, lui permettant, comme par grâce , d'ajouter après tous ces noms l'épithète de Lugdunensis. L'abbé .lounois, curé de Trévoux.