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LETTRES INEDITES DE GRIMOD DE LA REYNIÈRE ÉCRITES A DIVERSES ÉPOQUES A UN LYONNAIS DE SES AMIS. DEUXIÈME LETTRE. Béziers, 26 Auguste (1) 1793 J'ai reçu, Monsieur, très-exactement, le 18 auguste, la lettre dont vous avez bien voulu m'honorer le 14. Le courrier très- dérnngé dans sa marche depuis plusieurs jours, au point qu'il nous en manque six de Paris, n'a été exact que pour m'apporter votre aimable missive ; je vous sais un gré infini d'avoir si bien servi notre impatience en ne la faisant point attendre. Je confesse que j'aurois mérité ce genre de punition par un silence de plus de deux mois, dont vous trouvez avec raison les excuses fri- voles ; mais votre bonté indulgente, satisfaite de ma première soumission, n'a conservé ni colère ni rancune et je juge au ton de votre lettre que toute espèce de ressentiment est dissipé chez vous. Vous voyez que sans attendre ces fameuses plumes de Paris, qui n'arrivent point et dont M. de Fontanes devrait bien hâter le départ, je commence toujours ma réponse quoique incertain de la pouvoir finir avec ces infernales plumes auxquelles je suis réduit, et vous remarquerez aussi qu'afin de vous servir plus promptement je suspends l'usage de mon caractère de mi- nute, que vous aimez tant, pour en employer un qui soit auprès (1) Dire le mois d'Auguste pour le mois d'août étoit un ridicule de l'épo- que que Clément a persiflé dons une de ses satires en 1786.