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DES ANTIQUITÉS ECCLÉSIASTIQUES. 237 Romains et les Grecs avaient coutume de suspendre de même quelque partie de leurs vêtements, des bandelettes, des anneaux aux arbres sacrés qui entouraient leurs temples. Combien d'autres pratiques de dévotion, particulières a certains lieux, retracent en tout ou en partie les pratiques payennes de nos pères ! Si l'on examinait sérieusement le premier établissement de la fête de l'Ane et de celle des Foux, si célèbres dans les annales et les coutumes du moyen âge, on y verrait assurément une origine payenne, comme on l'y a trouvée dans nos mascarades et dans les feux de la Saint-Jean (1). Voila donc comme l'Église a conservé les traditions an- tiques. Les amateurs de ces traditions trouveront donc dans ses chroniques, ses monuments, ses usages des documents (1) En outre, combien l'histoire ecclésiastique est utile à ceux qui écrivent l'histoire civile des États et des Empires ! Ces deux sortes d'histoires, mêlées si souvent, surtout dans le moyen-âge, par la confusion des intérêts, parles prétentions réciproques des denx puissances, s'expliquent, s'élucident sou- vent l'une par l'autre. Combien d'emprunts les historiens ne sont-ils pas obligés de faire aux chroniques de nos évêchés, de nos conciles, de nos ab- bayes ? Que souvent ils sont obligés de citer nos anciens auteurs , Eusèbe, Isidore de Séville et autres, cl pour h France, Sidoine Apollinaire et notre vieux Grégoire de Tours. Citons un autre service que l'Eglise a rendu à l'histoire et à la géographie ancienne, en conservant, dans la démarcation de ses diocèses et de ses mé- tropoles, la démarcation des provinces et des cités de l'Empire romain, dé- marcation que la vicissitude des temps, l'établissement d'empires nouveaux, l'envahissement des peuples du Nord avaient fait disparaître depuis long- temps. Ainsi, en France, nos métropoles et nos diocèses, surtout avant le pape Jean XXII qui établit tant de nouveaux évêchés dans le Midi, repré- sentaient les dix-sept provinces et les cités élablies par les Homains. Ainsi Lyon, métropole sous les Empereurs des quatre provinces lyonnaises, était devenue métropole ecclésiastique des archevêchés de Sens, de Rouen, de Tours et de leurs vastes circonscriplions, représentant les Lyonnaises se- conde, troisième et quatrième. Il n'est pas jusqu'aux archipretrés dans les- quels nos diocèses étaient partagés avant 1789, qui ne représentassent sou- vent dans leurs limites chacun un Pagus ou un Ager, soit romain, soit du moyen-âge. Oublirai-je en terminant un autre service éminent que l'église a rendu à l'antiquité ? Qui ne sait que ce sont les moines et les cénobites qui, occu- pant leurs laborieux loisirs à copier les ouvrages des écrivains de Rome et d'Athènes, ont conservé à l'admiration des siècles modernes la plupart des œuvres de génie des beaux siècles de Périelès et d'Auguste ?