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                        PEINTURES MURALES                         149
excellence, devait suivre le mouvement si louable imprimé par la
capitale à la décoration de nos temples. Grâce au choix éclairé
de M. Boue, curé d'Ainay, qui se dévoue avec un zèle si persévé-
rant à la restauration et à l'embellissement de cette antique
église, un artiste éminent, qui, jeune encore , a franchi glorieu-
sement les portes de l'Institut, et a déjà conquis une juste célébrité
par des travaux importants dans le genre delà peinture murale,
M. Hippolytc Flandrin a été appelé et a exécuté , dans celte
église de la ville dont il est l'enfant, une œuvre qui mérite de
fixer l'attention du public, et surtout des amateurs de l'art élevé.
   L'église d'Ainay demandait des peintures d'un caractère tout
spécial, et qui fussent en harmonie avec l'âge et le style du m o -
nument. Evidemment, il appartient à cette époque qui marque le
passage de l'art latin à l'art roman, époque où la doctrine chré-
tienne naissante n'avait pas encore d'architecture bien caractéri-
sée, et où l'on faisait servir au culte nouveau les restes des temples
païens devenus déserts.
   On sait que, dans le principe, Ainay était un temple dédié à
Rome et à Auguste. Pour l'adapter à sa nouvelle destination, il a
subi une transformation complète. Ses colonnes de granit ont été
partagées, selon l'opinion généralement reçue, et ont servi à
supporter une coupole qui rappelle celle du Panthéon d'Agrippa.
Au fond du chœur, on a construit une abside correspondante à
la grande nef du milieu ; deux absides plus petites ont fait face
aux deux nefs de côté ; les murs du chœur ont été ornés extérieu-
rement de curieuses incrustations en pierres de couleur, dans le
genre de celles que l'on voit sur les aqueducs romains; une pyramide
obtuse, principe de la flèche gothique, a été élevée sur sa façade.
   Ainsi modifiée, l'église d'Ainay est devenue un édifice dont
le style est celui de la basilique latine dans toute sa sévérité. On
croirait, en franchissant le seuil de St-Martin d'Ainay, entrer à
St-Clément ou à Ste-Marie in Transtevere de Rome. Le visiteur
s'attend à découvrir en face de lui une de ces importantes mosaï-
ques à fond d'or, dont M. Flandrin a cherché dans son œuvre à
reproduire le caractère grandiose.
  Pour harmoniser son Å“uvre avec le monument, le peintre