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                        DE GUICHENON.                       125

lion, de cinquante livres d'amende, au payement de laquelle,
les propriétaires ou inquilins des maisons où il se trouvera
des Comtois retirés, seront contraints solidairement par saisie
de leurs biens et emprisonnement de leurs personnes, le tout,
nonobstant opposition ou appellation quelconque et sans
préjudice dicelle. Les malheureux, objets de cette ordon-
nance inhumaine, étaient des vieillards, des femmes , des
enfants dont la faiblesse était un litre à la commisération
publique el qui étaient venus dans nos provinces chercher un
refuge contre la famine et surtout contre la brutalité de In
soldatesque. On sait que celte guerre de dix ans fut signalée
par les plus révoltantes atrocités, el que les Suédois du duc
Bernard de Saxe-Weimar, alors allié de la France, désho-
norèrent leurs victoires par des excès inouïs. Le nom de ces
étrangers est encore en horreur aujourd'hui aux populations
de la Franche-Comté, car les ruines qu'ils ont accumulées sut
celle noble et fidèle province affligent toujours les regards du
voyageur. On comprendra aisément l'effet que dut produire
l'ordonance du prince de Condé au sein de la ville de Bourg,
si remarquable à toutes les époques de son histoire par ses
mœurs hospitalières el charitables. Guichenon, en sa qualiti''
de premier syndic, se fil spontanément l'interprète des sen-
timents delà ville, en adressant au prince des remontrances
à la fois respectueuses et énergiques. N'aj'ant pu obtenir
pendant le séjour du duc d'Enghien à Bourg, le retrait de cette
regrettable ordonnance, il entama une correspondance avec
le prince qui eut pour effet, au bout de deux mois, de changer
ses dispositions et de faire annuler une mesure qui blessait si
profondément la générosité bressane. Ces démarches cl ces
succès du 1 er syndic de Bourg ne firent qu'ajouter, comme on
le pense, à sa considération elà sa popularité. De toute part
lui arrivèrent les éloges les plus chauds, les félicitations les
plus méritées. Voici ce que lui écrivait le Père Teslefort ,