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126 CORRESPONDANCE INÉDITE docteur en théologie de l'ordre St-Dominique, et Bressan d'origine: Monsieur, Le bruit des charitables offices que les affligez reçoyvent de vous pendant vostrc consulat m'est venu heureusement entretenir dans ma solitude. Mon cÅ“ur en a bondi d'aysc et a dicté à ma plume la congratulation que je vous en fais. Il faudroit un autre Homère pour louer un tel Achille. Aussi n'entreprends-je pas de. renfermer en ce peu de lignes les justes louanges que vous méri- tez, puisque vos actions ne peuvent estre payées suffisamment que des bonheurs éternels. Et aussi, vous ne les faites pas pour la vanité, puisque vous n'avez pour vostre objest que l'éternité de la vraye gloire, comme l'on dit qu'Apclles mettait beaucoup de temps et de peine à rendre ses ouvrages accomplis, pour ce qu'il peignoit pour l'éternité. Je me contenteray de dire, pour le présent, que comme le propre des Saints est de faire des mira- cles, aussi le propre du sieur Guicbenon est de faire des actions héroïques, et en disant cela, je ne paye pas la moitié de vos mé- rites puisqu'il n'y a que Dieu seul qui les puisse payer comme il appartient Faites moyla faveur de m'aymer et de me permet- tre ensuite de porter la qualité, Monsieur, de vostre très-humble, très-fidèle et très cordial servi- teur, en nostre Seigneur, Frère,1. ÃESTEIORÃ, Docteur en théologie, de l'ordre des frères prescheurs. De Monfalcon, ce 2 aoust 1639. Aux louables qualités qui conciliaient à un si haut degré à Guichenon l'estime et l'affection de ses contemporains, il faut ajouter une activité vraiment surprenante, une aptitude r e - marquable au travail. Sa correspondance avec les érudits, pendant l'année de son consulat (1639), prouve que les occu- pations incessantes et multipliées que lui occasionnaient ses fonctions syndicales ne lui avaient pas fait négliger la poursuite de ses travaux hsitoriques, et que, lorsque les intérêts de la