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LES TK01S CHAI'ELON. 69 veuve el ses deux filles ; « elle y avait établi une petite boutique de mercerie (1) pour pouvoir vivre elle el ses enfans » ; le second fds était encore à l'armée. Pour égayer sa mère et lui cacher la triste vérité, Chapelon lui envoya de Paris ce couplet : Mare, m a mia, Si vou veya Vez-saille ; Mare, m a mia, Séria t o u t a r a v i a : V o ù é y - t - u n pais P l u s bai que lou chamin que mono o paradis ; Si-o sai-z-êria Vou p a y a r i a le taille T a n t que vou vioria. Ce n'est pas Versailles seulement qui captiva son admiration. L'éclat du règne de Louis XIV le frappa vivement et, plus d'une fois, dans son naïf idiome, il ne parle du grand jRo* qu'avec le plus vif enthousiasme. Mais, il en fut de Paris comme de Rome : après avoir beaucoup vu et beaucoup admire, Chapelon se sentit dé- paysé. Ses deux compagnons de voyage éprouvèrent la même lassitude et la même envie de regagner le logis. Hélas, s'écrie le poète dans la chanson XXIII, Hélas ente-éy-tou Quiorou ! Les fazin bien mous affaire ; Mon argent se dépense tout, Et j'oréz p e n a à l'ai traire ; Bientô n'en toueharéz lou bout, Et je commence»u à m a u t r a i r e . Lou porou poupon Hérard Nou va bien donna de pena, O-l-a lou groin e o u m a un pétard, Et va couma mia jalena (2); O craint moins de perdre sou liard, Qu'o ne craint de trouva sa l'en a, Lou compare Chenevier, N'a guairou mai de courageou, Voûéy sur qu'o nou va léisser, Si o l'a un chavoùay de loiïageou ; (i) Nolice du l'abbé Chaîne. (a) Gallina, poule.