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70                    LES TK01S OHAl'ELON.

         O no vo plus s'ai coudrier
       Et coumence à pleyer bagageou.

   Ces détails qui peignent la vie de l'homme ne sont pas sans
intérêt.
   Voici les vers qu'il adresse à la ville de Paris en lui disant
adieu : ils font parfaitement comprendre en quelle disposition
d'esprit se trouvait le poète.

          Adio, grand viala de P a r i s ,
       J e m'en voi dins m a soulituda ;
          Si je ne veyou mous a n u s
          J e voi inerir d'inquietuda,
          Ton tintamarroii me fat pô,
       Laissi me sôva, j'amou lou repô.

   Chose rare dans Chapelon, ces vers respirent je ne sais quelle
douce mélancolie qui contraste assez singulièrement avec les
pompes du grand siècle. Lafontaine, seul, de loin en loin, au
milieu de ce je ne sais quoi de convenu qui domine les hommes
et les choses de celte époque, Lafontaine, homme du XVI e siècle,
égaré dans le XVII e , eut parfois des aspirations semblables vers
la solitude, mais ses accents ont bien plus d'intensité et de
profondeur. Ils rappellent mieux : 0 rus quando te aspitiam—
   11 fallut donc, au retour, que la pauvre famille abandonnât la
maison de la rue Polignais. Jean Chapelon trouva un gîte dans la
rue des Fossés et y installa sa vieille mère et ses sœurs , ainsi
qu'il nous l'apprend dans une pièce pleine d'esprit, de couleur
vraie et de sentiment. C'est celle qui a pour titre :
   Requête â MM. les écherins pour faire décharger sa mère de, la
 Taille.
   Chapelon nous donne dans ces vers, ainsi que dans la Requête
aux recteurs de la Charité, de délicieux détails sur son intérieur.
 « Ce n'est pas tout, leur dit-il, (nous traduisons presque mot à mot
 « le patois,) ce n'est pas tout ; j'espère de vous une autre grâce
 « qu'il faut que vous accordiez aux miens, écoulez-moi, s'il vous
 « plait, car vous êtes de braves gens. Quant à moi, je ne crains
 « pas que mon dîner me manque, mais c'est pour ma mère que je
( vou^ adresse celle prière, pour nia mère qui ne peut plus payer
 »