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68 LES TROIS CHAPELON, remplit rigoureusement et scrupuleusement les devoirs de son saint ministère. Il n'omettait pas un verset de l'office. Par met je chantou tout, et no met faussou pas. Il était la franchise et la bonté même, mais s'il était excellent pour ses amis, en revanche, il ne ménageait guère ses ennemis, et il sut trouver bien souvent dans son carquois pins d'un trait Acéré contre eux. D'une nature sensible, sous des dehors un peu abruptes, il donnait souvent aux pauvres jusqu'à sa dernière obole. Il avait, du reste , le plus profond mépris pour l'argent e( le dépensait cent fois plus vite qu'il ne le gagnait. Depuis la mort de son père, Chapelon, qui n'avait plus d'autres ressources que celles que lui offrait son ministère, n'en consacra pas moins son temps et ses veilles, avec une noble et touchante persévérance, à soutenir sa famille. La maison paternelle, par suite de l infidèle gestion des tuteurs (1), avait passé en des mains étrangères sans savoir comment , et, cependant, la veuve d'Antoine était soumise à la taille , quoique la maison ne lui appartînt plus, a Cette affaire , après avoir été plaidce quelque temps à Saint-Etienne, fut portée au parlement. » Aussi Chapelon se vit-il obligé de faire le voyage de Paris pour tenter de ren trer en possession de la maison de son père, ou tout au moins pour faire décharger sa mère de la taille. Deux de ses amis , qui avaient nom Hérard et Chcnevier, curieux de voir Paris et les splendeurs de Versailles, furent ses compagnons de voyage. Chapelon courut au plus pressé ,• il vit d'abord François de Chalus, frère du marquis de Saint-Priest, seigneur de la ville de Saint-Etienne, qui devait hériter bientôt des biens et de la seigneurie de son aîné , mort sans postérité. Il reçut un bon accueil de M. de Chalus , qui le prit en grande affection et qui, plus tard , seigneur de Saint-Etienne, lui donna un bénéfice. Quant à obtenir gain de cause pour rentrer en pos- session de la maison paternelle, Chapelon rencontra des obstacles insurmontables. M. de Chalus ne put lui être en cette occasion d'aucun secours. La maison était encore habitée par la pauvre (i) Notice