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                 CHRONIQUE THÉÂTRALE.




     M. RENARD.--MME RISTORI.


                         M. RENARD.

  C'est, tous les ans, un piquant et curieux spectacle que celui
que le public se donne à lui-même, vers l'époque périodique des
débuts de la troupe d'opéra. Défiant par souvenir, mais indul-
gent propter necessitatem, le dilettante accourt, à première som-
mation de l'affiche, voir ce que la fortune lui envoie pour ses
dix mois de délices      ou de torture, hélas ! Car n'est-ce pas
un peu de notre saison musicale que le poète avait dit :
               Longa decem tulerunt fastidia menses.

  Attentif, inquiet, tour à tour impassible ou bondissant comme
au choc électrique, que se passe-t-il donc aujourd'hui, dirait un
indifférent, chez cet amateur si paisible d'habitude ? Ah ! c'est qu'il
se demandait avec angoisse si les jouissances que donne le com-
merce de la plus chaste des Muses seront pour lui, cette année,
un mythe ou une réalité, et que la réponse vient de lui être ren-
due dans ce son auquel vous l'avez vu tressaillir !
   Car ce que cherche avant tout cet auditeur-modèle, c'est en-
core la même solution qui déjà fuyait devant la lanterne du vieux
cynique : c'est un homme, un seul homme, le fort-ténor ! Race
éteinte, Soupire l'abonné morose, dont les rejetons contestables
n'apparaissent plus maintenant qu'à l'instar de ces météores