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                     DE LA VILLE DE LYON.                        381
mais assez lente, les villes n'eussent été érigées en communes
ayant des droits et des franchises, et que les anoblissements ou
les concessions de privilèges eussent modifié l'état civil des per-
sonnes qui n'étaient pas de race noble. C'est ainsi que, lors-
qu'au XVe siècle Amédée de Talaru, archevêque de Lyon, fit
détruire les armoiries de la ville qui se trouvaient peintes ou
sculptées en plusieurs lieux , il allégua qu'il ne convenait pas à
des marchands de se parer des insignes de la noblesse et des
seigneurs. Cet acte de violence était conforme au principe de
droit qui prévalait alors et prévaut encore aujourd'hui quoique
appliqué différemment, et qui ne permet à personne, même
dans un état démocratique, de s'affubler d'une qualité à laquelle
il n'a aucun droit. En outre c'était évidemment une protestation
 de l'archevêque contre l'émancipation de la commune lyonnaise
opérée sous ses prédécesseurs. A tort ou à raison il se prétendait
par là , et nonobstant les faits accomplis , héritier légitime des
droits de Burchard à la souveraineté de la ville. Le roi donna
tort à l'archevêque , les armoiries furent rétablies. De Rubys et
Paradin, historiens du XVIe siècle , qui rapportent ce fait ,
disent qu'elles étaient de toute antiquité surmontées du chef de
France.
    La conclusion de tout ceci est* facile à tirer , et bien que l'on
ne puisse trouver aucun édit fixant les armoiries de Lyon , l'his-
toire même des divers pouvoirs qui s'y sont exercés nous amè-
 nera sans peine à fixer et l'époque de leur origine et leur raison
 d'être.
    Laissons le lion des médailles romaines, c'est bien un ancêtre
du lion moderne , mais un ancêtre fort indirect ; et rien ne
nous donnerait l'explication de son changement de posture ni
 de ses émaux. Le lion romain était passant, le lion héraldique
du XIIIe siècle est rampant, c'est-à-dire debout et dans l'attitude
 consacrée comme la plus noble. Venons à la domination des rois
 de Bourgogne. A cette époque , comme sous la domination des
 archevêques leurs successeurs, la ville n'eut pas et ne pouvait'
 pas avoir d'armoiries. D'abord , parce que les armoiries n'exis-
 taient pas ; ensuite, parce qu'elle n'était pas libre et était sou-