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MONOGRAPHIE HISTORIQUE DU BUGEY. 451 égale de Langres et d'Apt , les deux diocèses les plus éloi- gnés dans le périmètre ovale de ce royaume. Or, suivant la lettre du prélat , qui convoque les évoques dans un point central, pour leur éviter les fatigues du voy age(l), il faut cher- cher la cité prorblématique dans un rayon rapproché de Belley. L'absence de l'évoque s'explique par une vacance du siège épiscopal, circonstance probable et qui, dans un sens inverse à celui de M. de Belloguet, fait présumer que la ville d'Hyenne fut désignée pour le concile , comme étant, à rai- son de cet interrègne, plus appropriée à la liberté et à l'in- dépendance des prélats. Quelques années avant cette réunion, Migetius était èvèque de Belley. Entre ce prélat et Vincen- tius, son successeur, qui assistait au concile de Paris en 555, on remarque précisément une lacune qui correspond â l'é- poque du concile d'Epaone. Ces considérations donnent de la consistance à l'opinion de Sirmond. Au surplus, je con- fesse que , faute de documents précis , cette opinion vers la- quelle j'incline est une probabilité, conséquemmenl qu'elle est controversable. Je ne critiquerai pas dans tous ses motifs le jugement de M. de Belloguet en faveur d'Ebon ou d'Ebao, parce que cette digression me jetterait trop en dehors de mon sujet, sans résoudre la question qui reste problématique. Les monuments lapidaires qui se rapportent aux Bourgui- gnons sont partout très-rares, môme dans le Bugey. C'est assu- rément la province qui renferme les vestiges les plus remar- quables de ce peuple, et encore ces pierres épigraphiques, à peu près toutes, ont-elles été découvertes dans la seule lo- calité de Briord, ce qui confirme l'étendue et l'importance de cette ville vers la fin de l'empire romain et sous les rois Bourguignons. Ces inscriptions sont de la plus défectueuse exécution ; le solécisme et le barbarisme s'y disputent la prééminence en caractères parfois si incorrects et si bizarres, (1) Sirmond, opéra, lom. 2, page 119.