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LOUIS-PHILIPPE D'ORLÉANS. 327 nuée du principe imposant d'une consécration nationale, et du principe tutélaire de la légitimité qui aurait pu raffermir le sol sous les pas tumultueux de la démocratie , la monarchie citoyenne n'avait pas d'existence qui lui fût propre. Elle était condamnée par son origine à se mouvoir, sous peine de mort, dans le cercle étroit où la contenait, depuis dix-sept ans, un régime d'expédients et d'artifices. Son inaction forcée la per- dit. Quand ia France fut lasse de ce système corrupteur et stérile, le fragile édifice de juillet s'écroula rapidement, et Louis-Philippe tomba victime non de sa mauvaise volonté , mais de son impuissance. La situation fut plus forte que l'homme auquel elle était imposée. La France de 1830 ne pouvait échapper à l'anarchie que par l'abaissement et la cor- ruption. Lé ministère du 29 octobre, mutilé par la mort de M. Mar- tin du Nord , et par la retraite de MM. Moline de St-Yon, de Mackau et Lacave-Laplagne, se compléta , le 9 mai, par l'adjonction de MM. le général Trézel , Montebello et Jayr. Cette combinaison, qui sous-entendaitbien des refus, n'appor- tait aucune force au pouvoir. La session de 1847 ne se fit guère remarquer que par la négation de ses résultats. La désaffec- tion publique s'accrut rapidement sous l'imjjression de cette incurable stérilité , et la voix de cet ancien ministre, procla- mant que le gouvernement était dans des mains avides et corrompues, pesa comme un redoutable anathême sur un ré- gime voué désormais au mépris par l'impuissance. Un député connu pour son infatigable antagonisme contre les abus de toute espèce, M. Lherbetle dénonça avec force le régime ma- chiavélique et dilapidaleur appliqué à l'exploitation des forêts delà liste civile, et ses accusations, faiblement réfutées, con- tribuèrent encore à aigrir les esprits. La majorité ministé- rielle , jusque-là si compacte, commença a s'ébranler sous l'impulsion du mécontentement public, et une fraction nom-