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LOBIS-PHILIPPE D'ORLÉANS. 325 prêt à tout avouer, hormis l'insuccès. A toutes les forces de son gouvernement, Louis-Philippe ajoutait les ressources per- sonnelles d'un esprit actif, laborieux, plein de finesse et d'ex- périence, assidu à tous les intérêts de sa politique, à tous les devoirs de la royauté. Une complexion robuste, entretenue par sa tempérance et l'extrême régularité de ses mœurs , pro- mettait à l'ambitieux imitateur de Guillaume d'Orange les jours nécessaires pour asseoir le système qu'il avait fondé, et dont ses fils deviendraient d'intelligents continuateurs, après en avoir été les brillants auxiliaires. Affaiblie par une répres- sion constante et sévère, la liberté de la presse , ce dissolvant presque irrésistible des sociétés modernes , avait usé dans ses propres excès une partie de sa puissance, et la turbulence fa- mélique des plus dangereux libellistes s'était tue devant les séductions du pouvoir. La masse de la nation, liée à l'existence du gouvernement par tous ses intérêts matériels, semblait soustraite à jamais à la sphère des influences révolutionnaires. Une armée nombreuse et bien entretenue offrait l'image de la fidélité sous l'aspect de la discipline. Paris fortifié, Paris défendu dans son enceinte intérieure par mille savantes com- binaisons stratégiques, défiait en apparence le génie de la sé- dition : or , dans le système de centralisation que nous avait légué l'absolutisme impérial, Paris, c'était la France elle- même. Les transactions industrielles et commerciales, frap- programmes analogues. En 1846, ce budget n'a pas été moindre de i34 millions. Au mois de février 1848, le dégrèvement de la propriété foncière en France depuis la paix de 1814, n'excédait pas i5o millions, dont 92 étaient l'œuvre de la Restauration. Le même gouvernement avait réduit, en outre, de i9 millions la charge résultant des rentes proprement dites. De I 8 I 5 à 1848, les réductions opérées par l'Angleterre dans les charges publiques, se sont élevées bien au-delà d'un milliard. (Des Rapports de la France et de l'Angleterre, par M. Michel Chevalier).