page suivante »
LOUIS-PHILIPPE D'ORLÉANS. 3t5 alors a son apogée, et celle situation favorable fut bientôt attestée par un fait sans exemple assurément dans les fasles parlementaires de la Grande-Bretagne. Une révolution mi- nistérielle venait de rappeler à la secrétairerie d'Étal des af- faires étrangères lord Palnierston, ce promoteur hostile du trailé de 1840, cet antagoniste constant et presque person- nel de Louis-Philippe. Les instances ou les exhortations de la reine Victoria déterminèrent l'arrogant ministre à venir chercher en quelque sorte à la Cour des Tuileries l'inves- titure de ses fonctions. Louis-Philippe accueillit lord Palniers- ton avec courtoisie, mais sans aucun abandon (1). Le nou- veau secrétaire-d'Élal ne fut installé au foreign-oflice, qu'après avoir conclu une sorte de paix tacite avec le roi des Français, auquel il ne larda pas à faire expier cette satisfaction pas- sagère. Las des airs d'indépendance et de l'attitude orgueilleuse qu'affectait le vainqueur de l'Isly, le maréchal Soult quitta peu de jours avant la session des Chambres le ministère de la guerre, qu'il ne conservait depuis longtemps que sur les vives instances du roi. II fut remplacé par le général Moline de Saint-Yon, et garda la présidence nominale du Con- seil. La session s'écoula sans orages graves ; mais l'opposition signala avec une nouvelle énergie la corruption croissante pratiquée par le ministère, et d'accablanles révélations jus- tifièrent ce sanglant anathème lancé contre le tarif des cons- ciences, du haut de la tribune parlementaire, par M. de Malleville. Ces débals scandaleux furent interrompus par un attentat commis sur la personne du roi (16 avril), au mo- ment où il se promenait en voiture dans la forêt de Fon- tainebleau, avec une partie de la famille royale. Un déran- gement accidentel dans la disposition des augustes prome- (i) Lettre de Louis Philippe à M. Guiîot, i5 juillet 1846.