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316 LOUIS-PHILIPPE D'ORLÉANS. neurs avait miraculeusement sauvé celte fois encore la vie de Louis-Philippe. L'assassin, nommé Lecomle, ancien garde- général de la forêt, tireur exercé, prétendit que son crime n'était que le produit d'un ressentiment privé : version peu probable, mais qu'il ne démentit ni dans son interrogatoire devant la Cour des pairs, ni même en présence de l'échafaud. Son châtiment ne contint point la malveillance. Le 29 juillet, deux jours avant les élections générales, un mécanicien, nom- mé Joseph Henry, tira un coup de pistolet sur le roi, au mo- ment où ce prince, placé sur le balcon des Tuileries, se dis- posait à entendre le concert qui avait lieu pour l'anniver- saire de la révolution. Quoique dénué d'importance réelle, ce nouvel attentat exerça sur les dispositions des électeurs une influence marquée, et la majorité ministérielle s'accrut dans une proportion notable. Ce succès inespéré devança do peu de jours une intéressante nouvelle : celle du double mariage de la reine d'Espagne avec son cousin Louis-Fran- çois d'Assise, duc de Cadix, fils de l'infant don François de Paule, et de sa sœur, l'infante Luisa-Fernanda, avec le duc de Montpensier. Presque exclusivement préoccupée des avantages matériels de ce- dernier mariage (1), la France ne parut pas d'abord en comprendre toute l'importance politique. Celle impor- tance lui fut révélée par les injures de la presse anglaise, et par les protestations réitérées de lord Palmerston, qui reprit en l'apprenant tous ses sentiments d'hostilité contre Louis- Philippe. Les reproches d'ambition, de duplicité et de per- fidie ne lui furent pas épargnés, et ce grand événement alimenta sans interruption pendant plusieurs mois toutes les (i) L'infante apportait 3a millions, 769,470 réaux vellon , provenant de la succession paternelle, plus 3 millions de réaux en rente annuelle décrétée par les Certes.