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                   LOUIS-PHILIPPE D'ORLÉANS.                         307

opérations de nos marins et à détruire un protectorat solen-
nellement accepté par Pomaré et par le cabinet français, et
reconnu par le gouvernement anglais lui-môme (1). Ces in-
trigues, neutralisées un instant par la supériorité de nos
forces maritimes, obtinrent bientôt un succès complet. Pomaré,
cédant aux instigations du consul Pritchard et du capitaine
Nicholas, qui avaient eu soin d'exagérer ridiculement sa
puissance (2), déchira le traité qu'elle avait conclu et fit
abattre le drapeau français. Cet état de chose subsista jus-
qu'au retour de l'amiral Dupelit-Thouars, qui obligea
VAriki à l'exécution itérative des conventions existantes. Mais,
sur les représentations de l'Angleterre, le ministère français,
par une note insérée au Moniteur du 26 février 1844, dé-
savoua la prise de possession de ïaïti et rappela, sans l'avoir
entendu (3), l'amiral Dupelit-Thouars, dont la conduite, en
ces circonstances difficiles, avait été aussi mesurée que
ferme et patriotique.
   Ce double désaveu avait trop vivement ému les esprits
pour ne pas donner lieu à des interpellations parlementaires.
En présence de la blessure faite a l'honneur national , la
défense de M. Guizot fut incomplète , vague et embar-
rassée. A l'insigne condescendance qui lui était reprochée,
il opposa vainement la promesse du rappel de Pritchard :
l'opinion publique ne tint ancun compte à lord Aberdeen
de celle légère satisfaction, et lorsque l'officier précurseur
de M. Dupetit-Thouars se rendit par une exclamation éner-
gique , à son débarquement en France , l'organe fidèle du
mécontentement de la marine, la France entière parut s'as-
socier à ce mouvement de réprobation.
   J'ai hâte d'en finir sur ce honteux sujet. Las des in-

  (r) Lellre de M. Dupelit-Thouars à M. de Mackau, G juillet 1844.
  (4) Ibid. (3) IbUI.