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308 LOUIS-PHILIPI'E D'ORLÉANS. trigues et des excitations homicides de Prilchard, un marin plein de cœnr, M. d'Aubigny, fil saisir ce missionnaire de trouble et de discorde, et le capitaine Bruat, gouverneur de l'île, le força de s'embarquer peu de jours après pour sa nouvelle destination. Celle conduite, évidemment tracée par l'honneur et par l'intérêt de la colonie, fut qualifiée dans les termes les plus injurieux par ie cabinet anglais, et le mi- nistère du 29 octobre se vit contraint à lui infliger un blâme public. Ce n'est pas tout encore. Pritcbard ayant allégué que sa courte détention lui avait causé un pré- judice de plusieurs milliers de francs, à raison de son commerce, le gouvernement français s'obligea à lui solder une indemnité équivalente, et cet engagement sans nom fut ratifié par des Chambres françaises, à l'instant même où le sang français coulait à Papeïti par suite de l'insurrection que Pritcbard y avait fomentée. L'amour-propre national avait trouvé d'honorables com- pensations à ces échecs dans les derniers succès de l'armée française en Algérie. Le maréchal Bugeaud, gouverneur de celte colonie depuis 1842, avait imprimé à la guerre une impulsion puissante, et les princes de la famille royale s'étaient montrés avec éclat dans plusieurs rencontres, aux Onerenseris, à Aïn-Taguin, à Mechouniah, aux Ouled- Sultanes, etc. L'héroïque défense de Mazagran avait pris place parmi les plus beaux faits d'armes de nos fastes mi- litaires. Le théâtre de la guerre venait de s'agrandir par la relraile de notre infatigable ennemi Abd-el-Kader sur le territoire du Maroc, d'où il appelait 5 grands cris aux combats les populations fanatisées. L'empereur Muley Abder- rahman, secrètement encouragé peut-être par le cabinet anglais, résista à toutes les sommations de la France. 11 fallut agir. Une escadre fut mise sous les ordres du jeune com- battant de Sainl-Jean-d'Ulloa, de ce prince de Joinville dont