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                   DU DROIT DE PROPRIÉTÉ.                    287

 vains communistes ne prétendent relever de personne. Ce
 serait, du reste, s'abuser étrangement de croire que la pro-
 priété n'est qu'un instrument d'oisiveté , un moyen de satis-
 faire ses passions et de se gorger de plaisirs. La propriété
 modifie les devoirs de l'homme , mais elle ne les supprime
 pas ; elle lui impose d'autres obligations dont l'accomplisse-
 ment demande des loisirs , mais qui concourent également au
 bonheur delà société tout entière. L'homme que la jouissance
 de la propriété met à l'abri des atteintes de la faim, peut
 agrandir son âme et développer ses facultés intellectuelles ; il
 répand ensuite parmi ses semblables les fruits de ses travaux.
  \insi l'artiste les moralise ; ainsi le savant réagit sur l'in-
 dustrie par la découverte de machines et de procédés propres
 à soulager le travailleur. Si jusqu'ici chaque homme eût passé
 sa vie à travailler manuellement sans songer à son âme , si
 l'absurde niveau des égalilaires quand même eût été passé sur
 le monde, qu'y aurions-nous gagné? L'esclavage et l'abais-
 sement de notre nature spirituelle à côté du développement
exagéré de notre nature physique. Et nous en serions encore
 maintenant à vivre sous des huttes, ou tout au moins à écrire
sur le papyrus et à écraser le blé dans des mortiers.
    Nous nous sommes attaché jusqu'ici à démontrer que la
propriété individuelle est un droit absolu , aussi incontestable
 et aussi sacré que celui de la liberté personnelle. Nous allons
 faire voir maintenant que, lors même que l'appropriation des
instruments de richesse ne serait qu'un fait , on devrait le
 tolérer et môme l'entourer de la plus grande protection, dans
l'intérêt de la société tout entière. Examinons d'abord le point
de vue politique.
    Supposons qu'on parvienne à réaliser cette bienheureuse
communauté des biens, autrement dit, que la propriété col-
lective remplace la propriété particulière, je dis que vous
aboutirez à un despotisme effrayant, et cela, quelles que soient