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J.0U1S-PUIUPPB K'OHULANS. 221 (le leur père, le 25 juin 1836, au moment où il sortait des Tuileries, pour se rendre au château de Neuilly. L'assassin, nommé Alibaud, avait déchargé dans la voi- ture royale un fusil-canne dont le roi n'évita l'atteinte que par le hasard d'un salut adressé aux gardes nationaux de ser- vice. Interrogé s'il avait des complices: « le chef de la cons- piration, répondit Alibaud, c'est ma tôle ; les complices, ce sont mes bras. » Tout annonce, en effet, que ce fanalique n'avait été poussé au crime que par la misère et par un sentiment exalté des actes de rigueur auxquels le gouver- nement avait eu recours contre les partis qui menaçaient son existence. La Cour des pairs prononça une condamnation capitale, qu'Alibaud subit avec fermeté. Un journalisle destiné à faire plus tard quelque bruit dans le monde politique, M. Emile de Girardin, fut à celte épo- que le promoteur d'une sorte de révolution dans la presse périodique. Il abaissa le prix courant des journaux, et cher- cha une compensation à ce sacrifice, dans l'élévation du taux des annonces mercantiles et surtout dans l'intérêt qu'il es- pérait donner à sa feuille, par la publication successive des productions de nos meilleurs romanciers. Celte idée, seerô- lemenl encouragée par le gouvernement, que M. de Girardin servait avec intelligence et avec zèle, coûta la vie à M. Ar- mand Carrel, écrivain estimé, républicain modéré, en qui le parti démocratique avait placé depuis longtemps ses plus chères espérances. Blessé de quelques suppositions équivo- ques, que la Presse avait hasardées sur son comple, il provo- qua de M. Girardin une explication, dont le résultat fut un duel. Le rédacteur du National succomba, vivement regrellé de son parti, et même d'un grand nombre de conservaîeurs, qui pressentaient'quels services l'ordre public était en droit d'attendre de cet esprit lumineux et sage, si la France était