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16V               LOUIS-PHILIPPE D'ORLKANS.

donna l'arrestation des distributeurs. Mais celte tentative
échoua devant le refus de concours des tribunaux , et surtout
devant la courageuse résistance de M. Rodde , rédacteur du
Bon Sens , qui vint braver en plein jour, sur la place de la
 Bourse , l'action de la police , par une distribution person-
nelle des libelles interdits. Le pouvoir n'osa affronter les sym-
pathies populaires prêtes à s'armer pour l'intrépide démo-
crate , et la faculté du cri public des écrits politiques fut
régularisée postérieurement par une loi dont il fallut protéger
l'exécution par des actes de violence.



   La situation de l'Orient , où venaient de se passer de
graves événements , commençait , à celte époqvie, à fixer les
préoccupations inquiètes du gouvernement. La bataille de
Koniah avait eu lieu , et Mahmoud , menacé à la fois de
perdre la Syrie et la Turquie , tournait vers les Russes des
regards suppliants. Ceux-ci offrirent avec empressement leur
secours, et le général Mouravieff prépara tout pour une in-
tervention énergique en faveur des vaincus.
   Ces circonstances critiques avaient surpris le cabinet fran-
çais sans ambassadeur auprès de la Porte. M. de Varennes ,
chargé d'affaires , déploya à la hâte toutes les ressources de
son zèle ; et, sachant le vassal disposé à traiter avec son su-
zerain , il persuada au sultan Mahmoud d'envoyer sur-le-
champ en Egypte Halil-Pacha pour entrer en négociations.
Mais ses démarches se trouvèrent paralysées par un mou-
vement progressif d'Ibrahim , et rien ne parut propre à dé-
tourner l'assistance russe que les puissances occidentales de
l'Europe avaient tant d'intérêt à écarter. Cependant, le divan
inclinait à accepter les propositions de Méhémet-Ali, quelque
dures qu'elles fussent, lorsque l'arrivée à Constantinople de
l'amiral Roussin , ambassadeur de France , donna un autre