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tOUIS-PHlLIPPE D*ORLÉANS. 165 cours aux négociations. Il obtint que l'on conlremanderait les secours russes, s'il était temps encore , et prit sur lui de garantir le maintien des contre-stipulations proposées par la Porte , et dont la principale consistait à garder le pachalik d'Adana. Mais il rencontra dans le vice-roi une résistance inattendue et que ne purent fléchir les efforts personnels de M. de Varennes. Le sultan accorda à son dangereux vassal tout ce qu'il voulut ; et les troupes russes , qui avaient eu le temps de débarquera Constantinople , évacuèrent cette ville, après la signature du traité d'Unkiar-Skelessy. Ce traité sti- pulait une alliance défensive de huit ans entre la Porte et la Russie , et fermait le détroit des Dardanelles aux vaisseaux de toutes les autres nations. On verra plus lard quelles consé- quences graves pour la France découlèrent de ce premier conflit entre les deux principaux représentants de l'islamisme. Cette époque fut tristement mémorable par le traité que le gouvernement français conclut avec l'Angleterre sur le droit de visite, traité dont les stipulations, empreintes de tout le des- potisme britannique, soulevèrent pendant plusieurs années le mécontentement toujours croissant du pays. Elle vit se former aussi, par la reconnaissance d'Isabelle,'fille de Ferdinand VII, cette alliance avec l'Espagne dans laquelle Louis-Philippe, sans égard à sa protestation en faveur de la loi salique, pré- para l'agrandissement futur de sa dynastie, intérêt dominant, j'ai presque dit exclusif de sa politique. Mais de nouvelles agitations ne tardèrent pas à ramener son attention sur l'intérieur de la France. Un fait lamentable avait vivement ému l'opposition. Un jeune député, ami particulier de M. Dupont (de l'Eure), M. Du- long, venait d'être tué en duel par le général Bugeaud, pour une allusion imprudente au rôle que le général avait récem- ment rempli auprès de la prisonnière de Blaye. L'exaspération s'accrut, quand on rencontra le concours plus ou moins direct I