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                 LOUIS-PHILIPPE D'ORLÉANS.                 163

fait d'armes parut relever la dynastie de 1830 dans l'estime
publique , et les Français lui tinrent compte de leur avoir
rouvert le chemin de la gloire. Le gouvernement sut entretenir
ce favorable élan par une satisfaction éminemment populaire,
à savoir le rétablissement de la statue de Napoléon sur la co-
lonne Vendôme , d'où elle avait été précipitée en 1814. Mais
ces impressions ne désarmèrent pas longtemps le parti répu-
blicain, le seul qui menaçât sérieusement le trône, depuis que
les espérances des impérialistes et des légitimistes avaient
paru s'anéantir devant la tombe du duc de Reichstadt et le
berceau de Blaye , et de nouvelles luttes devinrent im-
minentes.
    Le signal fut donné par la Tribune , journal radical, qui,
 dans un article sur les fortifications de Paris , qualifiait de
 prostituée ls Chambre des députés. Des débats dont la vivacité
 s'éleva jusqu'à l'injure , amenèrent à la barre de la Chambre
 MM. Armand Marrast et Godefroy Cavaignac, rédacteurs du
journal incriminé. La défense fut agressive , pleine d'audace
 et de révélations irritantes , et M. Marrast la termina par
 une apostrophe menaçante contre les adversaires de la presse,.
 à laquelle la Chambre répondit par une condamnation sévère.
 Mais la Tribune répliqua dans le sens de sa première incul-
 pation, par une accablante énumération des députés qui par-
 ticipaient aux faveurs du pouvoir; et ce dénombrement, rap-
 proché d'une sentence célèbre de M. Viennet sur les vertus de
 la clé d'or , fournit en quelque sorte les premières syllabes
 du mot qui devait résumer le plus fidèlement les dernières
 années du règne de Louis-Philippe. Ce mot fut celui de
 corruption.
    Un nouveau conflit ne tarda pas ù s'élever à l'occasion des
 crieurs publics qui colportaient dans les rues de la capitale.
 des brochures politiques non timbrées. M. Gisquet, préfet
 de police , interdit la circulation de ces brochures et or-