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                 DISCOURS DE M. A. BONNET.                   61

 professeur au Jardin des plantes où il devait accomplir les
 travaux qui ont créé sa gloire et ajouté à celle de son
 pays.
    Mais je ne puis entrer dans ces détails biographiques, et
 il me suffit d'avoir prouvé que, de quelque côté que l'on jette
 les yeux, on voit la médecine coopérant aux progrès des
 sciences naturelles par les hommes qui se sont formés dans
 son sein, aussi bien que par les méthodes ou par les faits
 qu'elle leur a transmis.
    Et ce n'est pas par une coïncidence fortuite qu'elle a été
 la pépinière d'où sont sortis tant de chimistes ou tant de na-
 turalistes. Ce fait s'est accompli par des causes en quelque
sorte nécessaires. Dans le cours du XVIe et du XVIIe siècle,
 les médecins qui, pour éclairer une question obscure, pour
perfectionner ou multiplier les agents thérapentiques, avaient
 besoin de connaître avec précision, soit des corps, soit des
phénomènes naturels, ne trouvaient pas à côté d'eux des sa-
vants qui pussent résoudre les problèmes qu'ils avaient sou-
levés. Privés d'un guide suffisant dans la science contempo-
raine, ils faisaient eux-mêmes les expériences chimiques ou
les observations dont ils avaient besoin sur les animaux et
les plantes, et ils étaient ainsi conduits, non seulement à con-
naître ce qui avait été fait avant eux, mais à perfectionner la
science par leurs propres découvertes.
    Cette tendance est devenue moins active depuis le commen-
cement du dernier siècle ; le grand nombre d'hommes spé-
cieux qui, depuis cette époque, se livrent à de recherches sur
chaque ordre de connaissances, l'a rendue moins nécessaire,
et cependant elle est loin d'être éteinte, et ses effets, quoi-
que affaiblis, se continuent de nos jours. Un coup-d'ceil jeté
sur les hommes qui siègent dans les diverses sections de cette
Académie, montrent que, parmi nous, l'étendue et la variété
des travaux auxquels peut se livrer le médecin sont comprises