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IV DISSERTATION SUR L.' EMPLACEMENT continuer à développer aussi celles que l'élude de la question nous a fournies. M. Auguste Bernard pense que ce monument ne pouvait pas être à Ainay, parce que, dit-il, ce lieu qui n'était en- core qu'une île au Xe siècle, était trop marécageux pour pou- voir recevoir les immenses constructions de la courtisanerie gauloise. En général, ajoute-t-il, les Antiquaires lyonnais, dans leurs appréciations historiques, ne font pas assez atten- tion à la manière dont s'est formée la longue presqu'île qu'oc- cupe aujourd'hui Lyon. Ils se laissent trop influencer à notre avis par la disposition actuelle des lieux, lorsqu'ils y placent tout ou partie de Lugdunum. Non seulement le quartier Per- rache, plus grand que tout le reste ensemble, et qui ne date que d'un siècle, mais toute la presqu'île n'est qu'une terre d'alluvion, et s'est formée par des atterrissements successifs, et des réunions d'îlots opérés de main d'homme. Le quartier de Bellecour lui-même ne date que du XVIIe siècle (1). » D'après le passage que nous venons de citer, on voit au contraire que c'est M. Auguste Bernard qui n'a pas une no- tion bien exacte des lieux dont il parle. Nous pensons bien avec lui que la presqu'île est un terrain d'alluvion, mais nous savons aussi que le quartier d'Ainay était précisément celui de tous le moins marécageux, le plus élevé au-dessus des eaux, et, à l'époque du temple, couvert en tous sens de riches habitations dont on retrouve tous les jours les magni- fiques pavés en mosaïques. 11 réunissait dans l'antiquité tous les avantages, et son admirable position avant les travaux Perraehe, sa situation unique à la jonction des deux rivières, n'avaient pu manquer de le désigner de suite au choix de ceux qui étaient chargés de l'érection du temple. (1) La place de Bellecour ne date que du XVIIIe siècle. Les maisons et la première statue de Louis XIV sont de 1725 ou 172-i et années suivantes,