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DU TEMPLE D'APGtfSTE. 15 Mais, comme il ne suffit pas d'émettre notre opinion, pour combattre celle de M. Auguste Bernard, nous allons nous ap- puyer sur des preuves matérielles, en donnant un aperçu des découvertes faites dans le quartier qu'il pense avoir été, à celte époque, trop marécageux. Nous rappellerons premièrement qu'au XVIIe siècle on dé- couvrit à la place de Bellecour, appelée au moyen-âge Bella- curia (1), un ustrinum public où l'on brûlait les cadavres des anciens (2). Nous citerons aussi le témoignage de Pernetti qui, dans ses Lyonnais dignes de mémoire (3), s'exprimait ainsi en 1757 : « La quantité de mosaïques qu'on a trouvées en faisant les fondations de la rue d'Ainay, est une preuve que tout le terrain qui environnait le temple d'Auguste était habité par une multitude de gens destinés au service de ce temple. » Nous parlerons ensuite des fameuses mosaïques trouvées dans la propriété Macors, rue du Rempart ; elles étaient si rapprochées et en si grand nombre qu'elles donnèrent au local qui les contenait, le nom de Jardin des Mosaïques. Ces superbes pavés, ainsi que ceux trouvés dans tout le quartier d'Ainay, firent connaître dit Artaud, les dépendances du temple d'Auguste, les jeux du cirque et les jeux de chasse qui étaient donnés devant l'autel de ce prince (4). (1) Ce nom d'un latin vulgaire prouve qu'alors les édifices qui entou- raient cette place devaient avoir une certaine élégance. (2) Colonia, Antiquilez de Lyon. (3) Tome 1 page 40. On voit par ce passage que ce n'est pas seulement de nos jours que les découvertes faites à Ainay, ont excité l'attention des savants. Ce quartier a toujours été une mine inépuisable de mosaïques an- tiques. On en découvre surtout lorsqu'on se rapproche de l'enlplacemenl qu'occupait le temple des Césars. (4) Lyon souterrain , page 86, et Mosaïques de Lyon et du midi de la r France.