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 450                 BU GÉNIE LITTÉRAIRE

 Fénelon, Montesquieu, Buffon, Rousseau et Diderot. Voltaire,
l'expression la plus complète de l'intelligence nationale au
XVIII e siècle, Voltaire n'appartient-il pas surtout à la prose?
la prose a donc pour elle le nombre et l'autorité des noms. Si
les poètes du XVIF siècle marchent les égaux des autres
grands écrivains, au XVIII e le génie des prosateurs laisse
dans l'ombre celui des poètes.
   Cela posé, si l'on cherche quelle est la valeur relative de
nos prosateurs et de nos poètes en les comparant à ceux des
autres nations modernes, on verra bien vite que des noms tels
que ceux de Descartes, de Bossuel, de Rousseau et de Voltaire
sont égaux a ce que le reste de l'Europe peut citer de plus
grand. Quant à mettre en parallèle nos poètes classiques avec
les poètes étrangers, Corneille et Racine avec Dante et Scha-
kespeare, c'est une question brûlante et à laquelle nous ne
loucherons pas aujourd'hui. 4u lieu de comparer nos richesses
poétiques avec celle des autres nations, nous voulons dans
celle étude apprécier nos grands écrivains en eux-mêmes,
chercher les caractères communs à tous, et l'esprit général de
notre littérature pendant les deux siècles où la pensée fran-
çaise a pris le plus large essor.




   En France, philosophes et poètes, savants et artistes, tous
ont une môme faculté, le bon sens pratique, un môme but,
l'action. Qu'ils s'empâtent de notre âme par la raison ou par
le sentiment, ce qu'ils veulent de nous, c'est toujours une
conviction positive prête à se transformer en acte. Ils ne
perdent pas leur temps à spéculer et à rêver devant un idéal
sans application possible, a caresser la forme pour sa seule
perfection ; ils ne poursuivent pas la vérité et la beauté pour
elles-mêmes, mais pour atteindre le résultat moral. Leurœu-