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 288                  SORTIE DES LYONNAIS.

  étaient poursuivis partout avec acharnement et que les pays
  bien pensants étaient menacés des visites les plus rigoureu-
  ses , mon hôte ajouta que cela ne l'empêcherait pas de
 me garder quelques jours chez lui pour me donner le temps
 de réfléchir sur le parti que j'avais a prendre; que, quant à
 ma nourriture, je trouverais facilement des œufs et du lait,
 que je pouvais prendre quelques bouteilles de vin qu'avait
 laissé l'ancien vicaire du lieu et que la servante de P. L. ferait
 ma cuisine.
    Cette première journée nous était bien nécessaire pour
 rétablir nos forces, aussi l'employâmes-nous, mes deux
 compagnons et moi, à manger et à dormir. Pour moi, j'étais
 tellement échauffé que je fesais le sang et que le repos
 m'était devenu indispensable.
    Le second jour, j'eus une conversation avec mon hôte :
je crus l'avoir assez étudié pour connaître son caractère
 et pour avoir en lui une confiance sans bornes, je me
décidai sans crainte à lui découvrir qui j'étais; cei aveu
le toucha et ne l'effraya point. Je n'ai eu depuis qu'à me
féliciter de ma confiance, et pendant tout le temps que je
suis resté chez lui, elle a été constamment payée du plus tendre
soin. Mon secret révélé, il s'occupa plus essentiellement de
mon salut, il me dit que j'étais le maître de profiter de
l'asile qu'il m'offrait, et il me confia qu'il avait pratiqué une
cache au bas de son petit enclos, j'allai la voir et j'en fus
content ; elle avait environ sept pieds de largeur, cinq
de longueur et quatre de hauteur ; je convins avec mon hôte
de m'y retirer dès la nuit suivante; mes deux compagnons et
moi en prîmes possession.
   Nous admîmes dans notre confiance les trois frères de
notre bienfaiteur et la maison M.... Le soir même, j'y vis la
fille aînée qui me témoigna le plus grand intérêt, et m'assura
que toute sa famille me donnerait tous les secours qui dépen-