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270 EXPOSITION DES PRODUITS, ETC.
défaut d'émulation entre les peintres chinois ; la peinture
est chez eux moins un art qu'un métier, et les ateliers sont
tout simplement des boutiques, où un certain nombre d'ap-
prentis copistes plus ou moins habiles, travaillentsouslesyeux
du maître qui n'est lui-môme qu'un marchand, et reproduisent
constamment les mêmes dessins, sans jamais aspirer à la
gloire; à chacun sa spécialité : celui-ci peindra toute sa vie
des personnages, celui-là des fleurs, des oiseaux, un autre
des édifices, etc., etc., ils acquièrent ainsi une certaine per-
fection dans le genre auquel ils se livrent, mais cette per-
fection doit tout à l'habitude et rien à l'inspiration.
Un grand nombre d'albums contiennent des dessins au
trait, consacrés à la description d'un art ou d'un métier ;
ainsi, l'un représente toutes les opérations de l'extraction de
la houille dans la province de Kivan-Tong, celui-ci la cul-
ture du riz, du thé, l'industrie du verre, de la porcelaine,
du fer, papiers pour tapisseries, albums de costumes, exer-
cices des soldats, occupations des femmes, tableaux d'ana-
tomie, d'histoire naturelle, papillons , insectes , poissons ,
oiseaux, etc., etc., dessins d'outils d'agriculture, de jeux
divers, d'instruments de musique, des plans, des cartes, etc.,
une charmante collection d'ouvrages en ivoire, entre autres
un jeu d'échec, à boules concentriques, vrai chef-d'œu-
vre de patience, des parasols, des cannes, des pipes, parmi
lesquelles on remarque la pipe à opium, rien n'a été oublié
dans cette nombreuse collection ; il est plus aisé de tout
voir que de tout décrire ; grâce à tous ces curieux spécimens
recueillis avec intelligence, nous possédons les éléments
d'un musée chinois, qui se complétera peu à peu, et don-
nera à la France une idée exacte d'un pays dont on a d'autant
plus parlé qu'on le connaissait moins.
Mlle Jane DCBCISSON.