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ET DE L'ENSEIGNEMENT. 225
ils seront comme deux locomotives ayant chacune un rail
à part, et pouvant aller à toute vitesse, sans craindre un
choc (1).
On dit encore : ce clergé organisé, c'est un État dans l'État,
cela rompt l'unité sociale, et fournit une source continuelle
de trouble. On pourrait dire avec bien plus raison : M. le
ministre des cultes est une Église dans l'Église, cela rompt
l'unité religieuse ; mais passons, cela ne résout point la diffi-
culté.
Lorsque les deux pouvoirs sont impliqués dans les mêmes
affaires , il ne peut y avoir de paix que quand l'un des
deux, reconnu supérieur à l'autre, tranche les difficultés par
son autorité. Mais lorsque cette supériorité est contestée, il
ne ret>le plus qu'un moyen, c'est de faire en sorte que les
actions, ne s'exerçant point sur le même objet, ne puissent
se nuire l'une à l'autre. Ceci posé, l'Eglise n'est point un
État dans l'État, par la raison toute simple que l'Église n'est
point un É t a t , ayant une nature toute différente de l'État.
Il faut alors comparer la société à un corps auquel on
communique la chaleur. La chaleur n'est point un corps dans
un corps, car elle se dilate ou se perd sans que le corps aug-
mente ou diminue, de même que le corps peut s'agrandir,
se briser et se rejoindre sans que la chaleur éprouve aucun
changement. De même l'Église et l'Étal étant indépendants
sont dans de telles conditions qu'ils peuvent s'agrandir tous
deux, sans que le développement de l'un puisse nuire au dé-
veloppement de l'autre.
(c) Ceci n'est point une observation particulière à l'Église et à l'État, c'est
une loi universelle. En tout et partout, la perfection c'est l'harmonie, mais
partout aussi l'harmonie est précédée de la distinction. Je renvoie ceux qui
veulent approfondir cette question à mon ouvrage : Les harmonies de Vitre
exprimées par les nombres. La distinction n'est pas la division et la guerre ;
l'harmonie n'est pas la confusion.
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