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CHAPITRE II.
DE I/ENSEIGNEMENT,
§ I. — ÉTAT DE LA QUESTION.
11 nous reste à appliquer ces principes à la question spéciale
de l'enseignement, et ce sera facile.
Beaucoup ont fait de cette question une question person-
nelle ; les uns ont décrié l'Université et ses membres, d'autres
ont déclamé contre le clergé. L'Université, pour se rendre
inattaquable, a prétendu s'identifier avec le gouvernement ;
d'autres ont combattu celte prétention. Enfin, des hommes
prenant le titre modeste de modérés sont venus se jeter entre
les combattants, accusant tout le monde de folie; ils ont dit
que le monopole universitaire était une injustice ; ils ont
transporté l'autorité entre les mains d'un ministre et ils se
sont reposés, excessivement contents d'eux-mêmes.
Certes, il ne valait pas la peine de tant mépriser les autres
pour arriver à ce résultat, et ce n'est pas se montrer très pro-
fond que de croire avoir ainsi résolu la question.
L'Université a raison en s'identifiant avec l'État; elle procède
de lui, tient ses droits de lui, professe les mêmes principes :
elle est la manifestation de sa pensée; elle est la science de
l'Étal organisée et revêtue d'un corps.
Tout dépend donc de savoir quels sont les droits et les
devoirs de l'État en fait d'enseignement. C'est là le problême
à résoudre.
On commence ordinairement par poser cette question :