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ET DE L'ENSEIGNEMENT. 209
ports possibles entre ces deux éléments ; le but, c'est de réa-
liser ces rapports.
On a reconnu depuis longtemps que l'unité et la variété
étaient les deux conditions du beau, et que toute la difficulté
était de les réunir; or, le beau n'est que la splendeur du vrai;
les éléments qui constituent le beau sont donc aussi ceux du
vrai ; ce sont l'unité et la variété du vrai qui resplendissent
dans le beau, et, par conséquent, la philosophie qui s'exerce
sur le vrai a pour objet l'unité et la variété.
Ainsi, il est impossible de poser un principe plus général
et plus certain.
Examinons maintenant quels sont les caractères de l'unité
et de la variété.
Le premier caractère de l'unité, celui duquel se dédui-
sent tous les autres^ c'est l'indivisibilité. L'unité première est
indivisible, autrement elle ne serait pas unité ; étant indivi-
sible, elle ne peut se détruire, elle est permanente, elle est
sans étendue, dès lors elle n'est pas sujette à l'espace et ne
peut recevoir de lui des limites ; elle a tous les caractères
de l'immuable et de l'absolu, et, comme aucune de ces condi-
tions ne peut subsister dans la matière , l'unité, de toute né-
cessité, est immatérielle.
La variété, au contraire, a pour caractère fondamental la
divisibilité, car c'est par la divisibilité qu'elle se réalise. Or ce
qui est divisible peut se séparer, et par là changer et se dé-
truire. Ce qui est divisible répond à certaines parties de l'es-
pace ou du temps et se trouve limité par eux. Ce qui est
divisible, étant relatif à l'espace et au temps, se réalise par la
matière et se rapporte à la matière. Il serait d'une- longueur
infinie de donner toutes les démonstrations de ce qui précède ;
d'ailleurs je n'en ai pas besoin, ceci n'est pas disputé; toutes
les philosophies l'admettent et on peut le poser en principe.
L'unité et la variété nous affectent d'une manière toute
différente. La variété nous frappe par tous nos sens, et, quoi-
qu'incapables d'en embrasser la totalité, nous en saisissons
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