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MOX VOYAGE A PARIS. 509 En sortant du théâtre, j'accompagnai mon révérend ami et son aimable femme jusqu'à la porte de leur hôtel. Je les quit- tai après avoir obtenu leur promesse qu'ils viendraient le len- demain dîner avec moi à la célèbre taverne de l'Ancre cou- ronnée. CHAPITRE IV. Je rentrais chez moi en repassant dans mon esprit les inci- dents de l'agréable journée qui venait de s'écouler. Comme il était lard, les rues étaient presque désertes et je marchais d'un pas rapide. Tout-à -coup je suis arrêté par une jeune fille d'une mise à la fois élégante et modeste, qui implore en san- glottant mon secours pour la tirer d'un fâcheux embarras. La voix douce et l'air désolé de la jeune suppliante font naître en mon cœur une vive émotion. Je lui demande en quoi je peux lui être utile; elle me raconte qu'elle est arrivée depuis fort peu de jours à Londres où elle est venue voir sa sœur r é c e m - ment mariée avec un négociant de cette ville. Elle a voulu dans la journée faire une promenade dans la cité; elle a cru pouvoir se diriger seule, elle s'est égarée. Depuis plusieurs heures, elle erre sur le pavé de Londres, espérant toujours pouvoir retrouver sa roule, et n'osant demander qu'on la lui indique. Enfin, désespérant de réussir, voyant l'heure avan- cée, et inquiète de l'anxiété que son absence prolongée doit causera sa sœur et à son beau-frère, elle a surmonté sa timi- dité, et s'est décidée à implorer mon secours. Je la questionne pour connaître dans quelle rue de- meure son beau-frère. Elle me cite un nom de rue qui m'est complètement inconnu. J e lui explique mon ignorance, elle me nomme plusieurs rues voisines, et continuant ses indica- tions avec une aisance et une tranquillité que j'attribue sot- tement à la confiance que je lui inspire, et qui ont une toute autre cause^ comme je l'appris bientôt à mes dépens,