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428                HOSPICE DE LA CHARITÉ,

sation des pauvres enfants qui sont confiés â leurs soins. Les
punitions encore sont toutes morales, c'est au cœur, c'est à
l'esprit de leurs enfants que les respectables sœurs veulent par-
ler : l'aptitude et l'activité des jeunes filles sont récompensées
par une remise sur le produit de leur ouvrage ; cette remise
est calculée d'après le nombre des bons points obtenus sur
 toutes les parties du travail ; elles varient de 50 centimes à
 3 francs par mois. Ces épargnes sont employées en achats de
livres, d'aiguilles, de fil, etc. On stimule encore, dans le cœur
de ces pauvres enfants, un zèle charitable pour le malheur.
Ainsi, lors de l'inondation qui a désolé nos contrées riveraines
du Rhône et de la Saône, ces bonnes filles ont vidé leur mo-
deste bourse en faveur des inondés. Autrefois, il n'y avait au-
cune classe réglée, aucnne instruction élémentaire pour les
filles ; on leur apprenait seulement le devidage ; aujourd'hui
elles sortent de la maison, bonnes ouvrières en linge ou en
robes. Une de ces jeunes filles a élé placée, il y a quelque
temps, dans un de nos pensionnats de Lyon, en qualité de
sous-maitresse.
   Cette amélioration d'une charité si intelligente est due a
la supérieure de la maison , Mme Olivier.
    « Eh ! bien, croiriez-vous que cette sainte femme, à cause
de cela même et en récompense de tant de zèle et de noble dé-
voûment à son œuvre, vient de recevoir un ordre de change-
ment, qui l'enlève à ses chers enfants, dont elle était l'appui,
le conseil, et aux pauvres de la maison, dont elle étaitla mère?
   Voici le fait :
   « Messieurs les membres de la commission des hospices de
Saint-Etienne ont résolu de fermer ces écoles et l'asile ouvert
par la charité des fondateurs à cent pauvres enfants d'ouvriers.
Ils ont décidé de remplacer cette fondation par la création de
30 lits pour les vieillards et les enfants incurables. La mère
Olivier, il faut bien le dire, était douée d'un esprit trop juste