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A SAINT-ETIENNE. 429 et d'une charité trop éclairée pour ne pas voir tout d'abord dans celte mesure un petit coup d'état administratif, une at- teinte grave portée aux statuts fondamentaux de l'institution ; elle n'avait pu dissimuler à MM. de la commission administra- tive, ce qu'elle pensait de leur projet et de cette charité qui déviait de sa route, et qui ne voyait qu'un côté de sa tache. Peut-être bien la bonne sœur appelait-elle cela de son nom : une sollicitude borgne, une charité boiteuse. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'un jour la mère Olivier dit à un administra- teur, qu'elle avait dix mille francs tout prêts à donner à une souscription que l'on ouvrirait pour la création projetée des 30 lits destinés à des vieillards et à des enfants incurables, à la condition expresse que cette fondation ne se ferait pas au dé- triment de l'institution non moins respectable en faveur des enfants valides. L'occasion était belle pour ceux de MM. les administrateurs qui auraient voulu faire preuve de pieuses li- béralités; mais aucun d'eux n'accepta la proposition faite par la sœur Olivier. « D'une autre part, le conseil municipal de Saint-Elienne, en votant, il y a quelques mois, l'allocation annuelle de 40,000 francs pour les hospices de la ville, a exprimé for- mellement son désir de voir respecter la fondation des écoles. « Mais la commission des hospices qui devrait cependant quelques égards à la ville qui paie, en a décidé tout autre- ment; elle poursuit son œuvre incroyable de destruction au milieu d'un hourra de réprobation, qu'elle feint de ne point entendre. Des cent enfants que prescrivent les règlements, il n'en reste tout au plus aujourd'hui que la moitié ; la mère Oli- vier, celte généreuse bienfaitrice de la maison, est partie, lais- sant dans le deuil et les larmes les pauvres, les enfants, les sœurs, tous les employés de l'hospice. On l'avait dénoncée au- près de la supérieure de l'Ordre, devinez de quoi? de s'être mise en opposition avec MM. les membres de la commission