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ET DE LA SOCIETE. 387 XI. On se plaît assez a croire que le fils aîné de Japhel, Go- mer, qui, parti de l'Asie, tourna ses pas vers le nord de l'Europe, fut le père des anciens Celles établis dans la Ger- manie, lesquels peuplèrent ensuite les Gaules. Qu'elle qu'ait été l'origine des antiques habitants de nos contrées, aujour- d'hui si belles, si fertiles, si riches, toujours est-il constant que les premiers Gaulois, par cette incurie et cette paresse si naturelles à l'homme, vécurent longtemps dans l'état de sauvagerie, au milieu d'immenses forêts, se nourrissant de glands, de poissons, de rayons de miel qu'ils recueillaient dans le tronc des arbres, ne connaissant d'autres divinités que l'eau, l'air, la terre et le feu, et qu'ils ne sortirent que fort tard de cet état d'abrutissement. A présent, comment en sortirent-ils? Par la conquête que firent des Gaules d'autres peuples venus des bords de la mer Baltique, lesquels, après avoir passé le Rhin, traver- sèrent la forêt des Ardennes et ne s'arrêtèrent qu'à la Loire ; d'autres peuples, venus du midi, franchirent les monts P y - rénées , arrivèrent jusqu'à la Garonne qu'ils ne jugèrent pas à propos de passer, et d'autres encore, venus, dit-on, de la haute Idumée, pénétrèrent dans les régions que baignent le Var, le Rhône, le Gard, la Durance et l'Isère. Toute la partie centrale des Gaules fut intacte, à ce qu'il paraît, puis- que les habitants des pays situés entre la Garonne et la Loire, et depuis le Rhône jusqu'à l'Océan, sont appelés les vrais Celtes, par la plupart des écrivains de l'antiquité.