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DU MONT CARMEL. 247 mon peuple, et je vous ramènerai sur la terre d'Israël ; el quand j'aurai ouvert vos sépulcres, quand je vous aurai fait sortir de vos tombeaux, vous saurez que je suis le Dieu tout- puissant; j'ai dit, et ce que j'ai dit a été fait. » Or, voyez maintenant comme ces paroles s'appliquent mer- veilleusement au Carmel. De son temple, de son couvent et de son hospice il n'y avait plus rien que des ruines en 1821, et voici qu'aujourd'hui, en 1843, s'élèvent sur ces ruines saintes un temple, un hospice, un couvent plus grands et plus beaux que les premiers. Nous sommes sur la terre des miracles; racontons comment celui-ci s'est fait. En 1826, le Frère Jean-Baptiste, qui était à Rome, se rend à Constantinople. Grâce au crédit de l'ambassadeur français, M. de Latour-Maubourg, il obtient du sultan Mahmoud un firman qui autorise la reconstruction du monastère. Il en esquisse rapidement le plan, revient à Rome, et bientôt après s'embarque pour Kaïffa. Quand il y arriva, le dernier Frère de la communauté, qui s'était retiré dans cette ville, venait d'y mourir. Frère Jean-Baptiste gravit seul et triste la mon- tagne. 11 se recueille un moment dans la prière ; puis, s'as- seyanl sous un sycomore, il achève le plan du monument. 11 en fit ensuite le devis qui s'élevait à 350,000 francs. Frère Jean-Baptiste ne possédait rien, ni lui, ni les siens, mais il ne s'en inquiétait pas : l'aumône devait pourvoir à tout. Il avait reconnu que l'ancien couvent n'avait qu'un ter- rain fort restreint: il veut doter le nouveau de dépendances plus considérables. 11 parcourt les environs. A cinq lieues du Carmel, il remarque deux moulins à eau qui ne fonc- tionnent plus, el, à deux lieues plus loin, il trouve la source qui les alimentait autrefois, et dont les eaux ont été dé- tournées sans profil pour l'agriculture. C'était pour le futur couvent un trésor que cette source et ces deux moulins. Il veut les acheter. D'argent, point encore ; mais que ne fera pas