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238 LETTRES INÉDITES VI. Turin, le i l décembre 1820. MONSIEUR, J'ai été malade, fort occupé et fort ennuyé : c'est ce qui m'a privé jusqu'à présent du plaisir de répondre à votre charmante lettre du 16 octobre, que j'ai cependant toujours tenue sous mes yeux Je vous répète, Monsieur, que jamais il n'y a eu entre nous l'ombre même de discussion. Il y a plus, jamais M, Baillot ne m'a répondu un mot ; son pro- jet arrêté était le silence. Le prix ayant été proposé à Cham- béry, et nullement rejeté, je répétai ici la proposition. M. Baillot prit un air qui voulait dire fart bien ; et, le len- demain, il m'apporta ses quatre obligations, dont il ne m'a- vait pas dit le mot, et je les signai de mon côté sans faire une objection ; car je n'y entends rien. Au premier moment où j'entendis prononcer le nom de perte, j'envoyai un ami chez M. R. pour lui offrir d'annuller le marché ; il ne le voulut pas ; cependant il a toujours continué a parler de ses pertes. On a contrefait mon ouvrage en Flandres : je le crois. Il fallait y en envoyer une forte pacotille et baisser les prix. La seconde édition avance, mais lentement. Dieu veuille que tout ne finisse pas par une froideur qui ressemble à une brouillerie. M. R. m'a fait les plus vives instances pour avoir mes Soirées de Saint-Pétersbourg, mais il n'y a pas eu moyen. Ma femme, d'ailleurs, à qui j'ai fait présent de mon manuscrit, préfère s'adresser à Paris. Tous ces malentendus et contretemps m'ont ennuyé à l'excès.