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234                    LETTRES INÉDITES

je vous réitère la prière expresse de ne pas livrer le M. S. qui
 est encore en vos mains, jusqu'à ce que j'aie pu le voir et le
renvoyer; car je serais mortellement affligé, si le Ve livre
s'imprimait dans l'état où il se trouve.
   Voilà encore quelques lignes de votre dernière lettre, que
je n'ai pas comprises. C'est le Post-scriptum où vous me di-
tes : « Notre excellent ami n'a appris que par moi le sort du
 « Pape. » Cela fait croire que M. l'abbé B. n'est pas à Lyon,
autrement il en saurait autant que vous, et où donc se trouve-
t-il ? J'ignorais sa Rusticalion ou sa Pérégrination.
    Je ne puis vous exprimer, Monsieur, tout ce que m'a
fait éprouver le détail de vos angoisses domestiques.




   Vous avez été sur le point de pleurer une fille ; et moi,
Monsieur, je pleure réellement le fils unique de mon bon,
cher, excellent frère, mort à St-Pélersbourg le 21 février
dernier. Il s'appelait André, comme l'évêque d'Aosle. Ce
nouveau coup de poignard enfoncé dans une plaie encore
vermeille, m'a privé de la respiration ; je suis lout-à-fait
abêti.
   J'oubliais de vous le dire : vos dernières observations sur
mon livre sont très justes. Votre difficulté chronologique sur
les saints du Panthéon s'était présentée à mon esprit. Le
morceau, dans sa totalité, a quelque chose d'éblouissant qui
cache d'abord le défaut, mais il y est. Vous pouvez avoir
raison sur la sainte Vierge, cependant je ne changerai rien à
cet endroit, parce que je ne veux pas faire un autre ou-
vrage, ni trop altérer un morceau final de quelque effet ;
mais, quant à saint François d'Assise et à saint François Xavier,
je verrai s'il est possible de remédier à la faute, par quelques
futurs intercalés ; par exemple, Plutus, le Dieu de Viniquité,