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                      DE JOSEPH DE MA1STRE.                    231

 Monsieur, et sans oser vous écrire, car j'étais informé vague-
 ment du malheur arrivé à Mme voire fille




     Je voudrais bien, Monsieur, pouvoir vous témoigner ma
  reconnaissance sans bornes pour toutes les peines que vous a
 causées un ouvrage qui se trouvera toujours bien dans votre
  bibliothèque. Vous me faites à cet égard un badinage que je
  n'ai pas compris ; c'est le souvenir d'un inconnu. Puisque
  vous soulignez, vous faites allusion à quelque chose, mais ce
 quelque chose est totalement sorti de ma mémoire.
     J'ai terminé toutes les questions d'intérêt avec M. Baillot,
 qui a les pleins pouvoirs de M. R. La deuxième édition,
 infiniment supérieure à la première, ne vous coûtera aucune
 peine. J'ai fait construire d'abord un errata des plus exacts ;
 ensuite j'ai corrigé toutes les fautes sur un exemplaire même
 de l'ouvrage ; et quant aux corrections et additions, elles sont
 toutes contenues dans un cahier à part, et toutes indiquées
 sur l'exemplaire qui doit servir à la 2e édition. Avec cette dou-
ble précaution, et la promesse expresse de me faire passer les
épreuves, il n'y aura plus que les fautes qu'on y mettra ex-
près. Incessamment on mettra la main au cinquième livre ;
mais je voudrais cependant recevoir vos dernières idées sur cet
article. Il me semble qu'en général vous vouliez moins de
vivacité dans le style et dans les expressions. Je suis tout-à-
fait de cet avis, et je passerai volontiers le polissoir sur toutes
les aspérités; mais si vous avez quelque chose encore de par-
ticulier à me communiquer, dépéchez-vous, je vous en prie ;
vous m'obligerez infiniment.
    Si je me suis mis à votre place comme père, je ne vous ai
pas moins plaint, Monsieur, comme Français. Grand Dieu !
que n'avez-vous pas dû souffrir par l'effroyable attentat du