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232 LETTRES INÉDITES 13 février! Au reste, il n'y a rien là qui dérange mes idées, les mêmes, suivant les apparences, quiflottentdans votre tête. Que n'aurais-je pas à vous dire ? mais le temps me manque, etc. Je sais maintenant qu'un ordre direct avait ordonné le si- lence à tous les journaux, mais qu'est-ce que cela fait? Sans contredit* on n'a pas compris mon livre encore, car il n'est ni gallican, ni ultramontain ; il n'est que logique et histori- que. Il fait voir qu'on ne savait ce qu'on disait, ni ce qu'on voulait. Et quant â ceux qui n'ont pas vu que votre nation en général et votre clergé en particulier n'ont pas de plus sin- cère ami que moi, Dieu les bénisse 1 Si quelqu'un vous dit encore que je n'ai pas su distinguer les deux nations, assurez- les de ma part que, suivant les notions qui me sont parvenues, je suis très persuadé que le manche du poignard qui a tué le duc de Berry n'était pas long de deux cent lieues, et que tous les Français ne l'ont pas saisi et poussé, et que je l'expliquerai dans la prochaine édition. J'accorderai aussi en termes exprès que tous les Français n'ont pas tué Louis XVI. Je réponds de vous surtout. — Mais cessons de plaisanter. Je suis inconsola- ble que vous ne m'ayez pas envoyé ces nouvelles observations dont vous me parlez, et qui vous étaient venues à l'esprit, pendant qu'on imprimait la conclusion. A présent, voilà * M. Baillot qui part, comment fairons-nous ? Ma femme, qui est votre constante admiratrice, me charge de mille choses pour vous, et vous remercie de votre souvenir. Elle a bien partagé vos angoisses paternelles. Le parti que vous avez pris de faire copier le cinquième livre est admirable, mais que ne vous dois-je pas, Monsieur, pour tant d'embarras? Je finis sans compliment : faites de même. Notre correspondance est assez longue pour que nous lui coupions la queue. Tout à vous, M. Et dans un angle de la lettre : La pointe de votre proie m'a fait pâmer de rire.